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            La Roue tourne n'entre pas directement dans le champ de la protection sociale : il s'agit d'uneassociation d’entraide du spectacle (loi 1901), d’assistance et de bienfaisance (loi du 14 janvier 1933), créée en 1957 par Paul Azaïs et Janala Jarnach. Victime d’un accident de voiture sans pouvoir bénéficier d’une couverture sociale, en 1943, Paul Azaïs s’était retrouvé dans une détresse profonde. Une fois sorti d’affaire, il décida donc d’aider les professionnels du spectacle aux proies à des difficultés similaires en créant La Roue tourne. Le premier comité d’honneur de l’association, présidé par Fernandel et parrainé par Jean Marais et Michèle Morgan, comprenait notamment Jean Cocteau, Joseph Kessel et Marcel Pagnol. La Roue tourne vient au secours des professionnels du spectacle par le biais d’aides financières et d’un soutien moral. Ses ressources ont longtemps été composées de dons de membres bienfaiteurs – le plus souvent des artistes renommés – ainsi que de la vente d’enveloppes caritatives au cours des spectacles, en particulier à l’Olympia et dans quelques théâtres. Mais depuis les années 1980, ces ressources se sont progressivement taries. Aujourd’hui, l’association, composée uniquement de bénévoles, survit grâce à la vente de produits homologués en province (foulards, dessous de plat, linge, etc.). Si les ressources sont nettement réduites, les demandes d’aides n’ont en revanche pas faibli. En cinquante ans, le public s’est transformé : durant les premières années, l’association se consacrait à toutes catégories d’artistes, y compris les plus renommés. Depuis quelques années, les bénéficiaires sont en majorité des artistes de rue et professionnels intermittents, ainsi que des personnes âgées, pourtant non prévues dans les statuts. Aux aides financières – paiement du loyer ou du téléphone portable indispensable pour ces professions – s’ajoute un accueil au sein du foyer de l’association pour un soutien psychologique.

            Si les activités de l’association la placent plus dans le champ de la bienfaisance que de la protection sociale à proprement parler, nous avons cependant fait le choix de la faire figurer dans ce Guide, en tant que preuve vivante des limites du système de protection sociale dans le spectacle. Les archives de La Roue tourne, dispersées dans différents bureaux du centre d’accueil, ne sont pas classées ni inventoriées ; elles ont fait l’objet ici d’un inventaire sommaire. Sont disponibles et localisés les comptes rendus d’assemblées générales depuis la création, les procès-verbaux des conseils d’administration[1], et les bilans. Les comptes rendus de bureaux et la correspondance, classée par ordre alphabétique de destinataires, ne sont pas communicables, du fait des informations confidentielles qu’ils contiennent.